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L’empire Ricardo : comment bâtir une marque au-delà d’un visage

L’empire Ricardo : comment bâtir une marque au-delà d’un visage

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Quand une marque repose sur un visage public, comment assurer sa survie?

Peu d’entreprises québécoises sont aussi intimement liées à une personne que Ricardo Media. Derrière la marque, il y a le chef Ricardo Larrivée – mais aussi une équipe, une vision et une structure qui a dû se réinventer pour survivre au-delà du fondateur.

Ce récit est celui d’un couple, d’une marque et d’un défi universel : comment transmettre une entreprise dont l’ADN est profondément incarné par une personnalité publique?

Les débuts : un chef et une intuition 🍳

Tout commence dans les années 1990. Ricardo, alors jeune chef, anime quelques chroniques télévisées. Rapidement, il réalise que la cuisine ne se transmet pas seulement dans les restaurants, mais dans les foyers, par les médias.

En 2002, son émission Ricardo débute à Radio-Canada. Le succès est fulgurant : sa façon simple d’expliquer les recettes, son sourire, son accessibilité séduisent le public québécois. Très vite, Ricardo devient plus qu’un chef : il devient un symbole culturel.

De l’émission à l’empire : la naissance de Ricardo Media 🌐

Avec son épouse et associée Brigitte Coutu, Ricardo fonde Ricardo Media en 2006. Leur pari : bâtir une entreprise complète, et non seulement une émission.

Magazine, livres, boutique, produits alimentaires, plateforme numérique… Ricardo Media devient une multinationale en miniature, mais centrée au Québec.

👉 Anecdote : au début, certains éditeurs et diffuseurs doutaient de la viabilité d’un magazine culinaire québécois. Pourtant, le Magazine Ricardo a rapidement atteint plus de 100 000 exemplaires vendus par mois, un exploit dans un marché aussi restreint.

L’enjeu de la dépendance : Ricardo, l’homme-marque 👤

Mais ce succès a son revers. Toute la marque repose sur Ricardo lui-même. Son visage est sur les couvertures, sa voix dans les pubs, son style dans chaque produit.

Cela pose une question lourde : et si Ricardo n’était plus là?

  1. Est-ce que le magazine survivrait sans son image?
  2. Les produits auraient-ils la même crédibilité?
  3. L’équipe, même talentueuse, pourrait-elle prendre la relève?

C’est ici qu’apparaît le concept d’entreprise-personnalité : une marque qui vit et meurt avec la personne qui l’incarne.

Gouvernance, transfert et rumeurs de vente 🏛️

Dès les années 2010, la question du transfert plane. Plusieurs investisseurs, tant au Québec qu’à l’étranger, approchent Ricardo Media pour en faire une expansion internationale. Certains proposent même un rachat complet.

👉 Ricardo et Brigitte refusent. Leur peur? Perdre le contrôle et diluer l’ADN québécois de la marque.

Plutôt que de vendre, ils mettent en place une gouvernance plus structurée :

  1. une direction élargie,
  2. des créateurs culinaires qui deviennent peu à peu de nouveaux visages de la marque,
  3. une diversification des revenus qui rend l’entreprise moins dépendante de Ricardo lui-même.

Les défis stratégiques : croissance rapide ou indépendance? ⚖️

À plusieurs reprises, l’entreprise a dû choisir entre expansion rapide et contrôle local.

  1. Internationalisation : Des projets aux États-Unis et en France sont amorcés, mais arrêtés faute de moyens logistiques et culturels.
  2. Diversification alimentaire : Le partenariat avec Metro permet de lancer une gamme de produits, ce qui stabilise les revenus.
  3. Numérique : Le site ricardocuisine.com attire plus de 2 millions de visiteurs uniques par mois, preuve d’un virage réussi.

👉 Mais chaque décision révèle la tension fondamentale : Ricardo Media grandira, mais sans se vendre au plus offrant.

La pandémie : un stress-test pour la relève 🦠💻

En 2020, la COVID-19 frappe. Les tournages sont arrêtés, la distribution des magazines est perturbée.

Ricardo Media réagit rapidement : plus de contenu numérique, plus de vidéos, plus de recettes adaptées au confinement. Résultat : une hausse de 40 % du trafic en ligne.

Mais la pandémie révèle aussi une chose : le public a besoin de la marque Ricardo, mais pas toujours de Ricardo lui-même. L’équipe interne prend une place croissante. Une preuve que la relève est possible.

Ricardo Media comme cas d’école québécois 🎓

Aujourd’hui, Ricardo Media n’a pas encore “officiellement” été transférée ou vendue. Mais son histoire illustre parfaitement les dilemmes du transfert d’une entreprise-personnalité :

  1. Comment séparer la marque de la personne?
  2. Comment assurer une relève quand tout repose sur un visage?
  3. Comment refuser certaines offres pour préserver l’indépendance?

👉 C’est un cas d’école pour les PME du Québec, qui doivent elles aussi réfléchir tôt à la relève et à la gouvernance.

Leçons pratiques pour les entrepreneurs québécois 📌

  1. 👤 Construisez une marque plus forte que vous : l’entreprise doit pouvoir survivre au fondateur.
  2. Planifiez la relève tôt : qu’il s’agisse d’employés, d’associés ou de repreneurs.
  3. 💵 Diversifiez vos revenus : multipliez les canaux pour ne pas dépendre d’une seule source.
  4. ⚖️ Acceptez les dilemmes : chaque choix de financement ou d’indépendance implique des sacrifices.
  5. 🤝 Appuyez-vous sur l’écosystème québécois : investisseurs, mentors, partenaires.

Conclusion ✨

L’histoire de Ricardo Media n’est pas terminée. Elle se poursuit chaque jour, portée par Ricardo, Brigitte et leur équipe. Mais elle pose déjà une question universelle : comment transmettre une entreprise incarnée par une personne?

➡️ Comme une recette 🍽️, une entreprise doit être transmise, adaptée et réinventée, sans perdre son essence.

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